Réflexions autour de la créativité et des coloriages

« Dépendre du tracé (d’un objet) de quelqu’un d’autre rend l’enfant moins confiant dans ses propres moyens d’expression ». Dr. Viktor Lowenfeld

A l’écoline, nous portons beaucoup d’attention sur la créativité – sous toutes ses formes ! Nous sommes convaincus que chaque enfant a de multiples intérêts, de multiples intelligences et de multiples langages qui ne demandent qu’à se développer, à s’enrichir grâce à un environnement bienveillant et suffisamment riche pour donner naissance à une infinité de projets.

Notre rôle est de fournir à l’enfant des ressources et un environnement de qualité, de l’écouter, de l’observer, de documenter les processus d’apprentissage et d’apprendre chaque jour à ses côtés.

C’est ainsi que notre réflexion en ce début d’année se tourne vers les coloriages, ces tracés que l’on offre aux enfants qui à leur tour colorient l’intérieur d’un tracé prédéfini (par l’adulte).

Vous trouverez ci-dessous des articles, extraits ou citations sur le sujet, comme source de réflexion et d’inspiration éventuelle.

Le Dr Viktor Lowenfeld, professeur des années 1950 et auteur de Creative and Mental Growth, a particulièrement étudié la question. Ses réflexions ci-dessous sont tirées de l’étude menée par Steeve Drumond :

« En donnant aux enfants des livres de coloriage avec des personnages et formes déjà tracées, ce que nous leur disons réellement est :

  1. Ce dessin réalisé par un adulte est ce à quoi doit ressembler un dessin
  2. Le processus (de dessin) ne compte pas, le coloriage suffit
  3. Leur version ou leurs dessins (aux enfants) ne sont pas assez bons
  4. Colorier à l’intérieur des tracés est une chose très importante
  5. Recherche du perfectionnisme

L’art pour les enfants devrait s’attacher plus au processus qu’au résultat. Nous devrions respecter leur production créative et les lignes devraient être perçues comme des guides qu’ils peuvent choisir d’utiliser quand ils sont prêts au niveau de leur développement. Ils ne devraient jamais être sources de stress. “

Les livres de coloriage, selon Lowenfeld, peuvent renforcer les « stéréotypes » et uniformiser le dessin :

Dr Viktor Lowenfeld

“Donnez aux enfants une feuille de papier blanche et demandez leur de dessiner un oiseau. Vous aurez en retour tout un tas d’images variées. Mais donnez leur un livre de coloriage – où des oiseaux sont dessinés comme 2 arcs connectés, qui ressemblent à un très grand V en courbes – et demandez leur de dessiner leur oiseau. De nombreux enfants commenceront à dessiner les oiseaux, de cette manière très simple, “stéréotypée”.

Melody Milbrandt, professeur d’éducation artistique à Georgia State University.

“Une partie de ce que nous encourageons les enfants à faire à travers l’art est de construire du sens et de synthétiser leurs compréhensions du monde. S’engager à un niveau plus profond.”

« Ou pour le dire autrement, ne restez pas dans les lignes, créez les vôtres. »

Une matinée inspirée par l’encyclopédie nature

Nous avons tout de même pu observer beaucoup d’effets positifs lors du coloriage. Selon le Dr Herbert Benson, Diplômé de Harvard, colorier des mandalas entraîne un état de relaxation causé par le mouvement répétitif qui requiert que nous mettions de côté nos pensées pour retourner au point de concentration et sur la répétition. Il déclare également que l’état de relaxation induit par le coloriage de mandalas apporte les bénéfices suivants :

  • Baisse de la pression sanguine
  • Réduction du rythme cardiaque
  • Réduction de la consommation d’oxygène
  • Réduction de la production de cortisol (hormone du stress)
  • Hausse des hormones à l’origine d’une sensation de bien-être 

Retrouvez l’article du Dr Herbert Benson ici : https://www.color-meanings.com/benefits-coloring-mandalas/

Et finalement, une réflexion qui nous amène également à la vie de parent, dans laquelle le mot clé est sûrement : équilibre.

“Où cela nous mène-t-il concernant l’usage du coloriage ? Devrait-il être éliminé de la vie des enfants ? Absolument pas. De la même manière que je ne me battrais pas pour éliminer le chocolat occasionnel pour le petit déjeuner ou les dessins animés su samedi matin, le coloriage fait partie de la vie des enfants. Est-ce que des activités de coloriage devrait faire partie de l’emploi du temps régulier des enfants ? la réponse est encore non. Les activités de coloriage représentent une pratique insuffisante. Le coloriage n’est pas assez bon pour répondre aux besoins des enfants si l’on veut qu’ils expriment leur plein potentiel. »

Extrait de l’article https://elf2.library.ca.gov/training/docs/whatswrongwithcoloringbooks.pdf

Et vous, qu’en est-il ? Nous serions ravi.e.s d’entamer la conversation avec vous !

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