Du 9 au 11 octobre 2024, l’écoline a organisé son 8ème Voyage d’études à Reggio Emilia, ville où est née l’approche pédagogique dont nous nous inspirons. Une partie de l’équipe de l’écoline a participé, ainsi que d’autres professionnel.le.s de l’enfance francophones ainsi que pour la premières fois, des élus de la ville de Grigny (France) en charge de la Cité Éducative.
Nous avons été accueilli au Reggio Children International Center, un lieu de formation, de documentation et d’expérimentation autour de l’approche péedagogique Reggio Emilia. Nous étions le premier groupe de l’année scolaire, qui de plus est avec une traduction simultanée en français !
Le mercredi, nous avons commencé par une visite du centre Remida, le centre de recyclage créatif à côté du Centre International Loris Malaguzzi…
Nous avons pu visiter leurs tout nouveaux locaux – anciennement une usine, tout comme le centre international, dans cette région du Parmesan – et découvrir la richesse des matériaux et la beauté de la mise en place qui invite à prendre…
Les objets, ou plutôt les sujets, invitent à entrer en dialogue avec la matière et offrent une multitude de possibilités de recherche. La curiosité est éveillée dès le premier pas dans les locaux…
Dommage qu’on soit loin sinon on aurait peut être rempli nos valises. Heureusement nous avons Tricréa à Lausanne qui nous permet de nous approvisionner en « petits riens »,ces loose parts qui prennent vie sous l’effet de la lumière ou de la manipulation, ou de plus grands « sujets » qui donnent l’impulsion pour l’action…
Nous avons fini la journée par une visite du Centre International Loris Malaguzzi, une bonne introduction pour les deux journées à venir, avec de l’histoire, visite des ateliers et une exposition sur les langages du digital et les engrenages entre autres…
Le jeudi, nous avons débuté le groupe d’études avec Annalisa Rabotti, pedagogista à Reggio Emilia pour les crèches et écoles de l’enfance et responsable pédagogique de l’école Robinson.
Après une introduction sur les raisons d’existence de l’approche Reggio Emilia et de l’implication autant des parents – qui voulaient une école comme lieu de démocracie dans l’époque d’après-guerre – que de pédagogues visionnaires comme Loris Malaguzzi ; nous avons pu aborder la thèmatique des ateliers. La culture de l’atelier amène au sein d’une école, d’une crèche, une nouvelle perspective sur un sujet abordé en classe. Un.e atelierista est un.e artiste qui propose d’explorer des idées avec un regard créatif, tout en proposant du matériel adéquat et éveillant la curiosité…
Nous avons terminé notre première journée par la visite de la toute première école créée en 1963 à Reggio Emilia, l’école Robinson. Nous ne pouvions faire de photos, mais l’émotion et la bienveillance ressenties en ces lieux ont illuminé notre fin de journée qui débordait déjà de beauté et de questionnements…
Le lendemain, nous avons pu suivre un projet “L’optimisme des pâquerettes”, depuis l’idée de départ au travers de recherches autour du sujet, mis en valeur par le digital pour ce sujet si nature. La pâquerette, ce sujet si familier, si abondant et pérenne, qu’il en est un sujet de recherche facile à aborder mais complexe une fois que l’on s’y penche.
L’approche Reggio Emilia propose des expériences et des contextes d’exploration riches, à travers :
- La connaissance du potentiel intrinsèque de l’enfant, de son talent et de la pratique de plusieurs langages pour s’exprimer
- L’immersion en nature, pour de l’observation et du ressenti, vivre la connexion à la nature et observer que l’humain n’est pas au centre mais fait partie d’un tout.
- En atelier : recherche et créativité, appuyés par un.e atelierista
- l’importance des espaces accueillants
“L’école doit être consciente d’être un lieu où l’on partage des relations, des réflexions, des réciprocités. Pour cela elle doit être flexible, durable, organique…”
Nous tenons à souligner que ces quelques notes de voyage ne sont que notre interprétation et sont loin de retranscrire la richesse et la profondeur de ces voyages d’études.
“No one in Reggio wants to teach others how to “do school.” What we seek to do rather is to try and deepen our understanding, together with others, of why it was possible in Reggio Emilia for an (educational) experience founded after the war, to grow and consolidate with time… What we want to do is look together for the values we might have in common, in order to build a better tomorrow.” Amelia Gambetti
